Pour parents
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La période des « pourquoi » chez les enfants

Voici un article paru dans le supplément « Quid » de La Libre de ce samedi 27 octobre 2018, à propos des questions que les tout-petits peuvent nous poser.

 

De précieux conseils pour mieux gérer la période du « pourquoi » chez les enfants

Abonnés Justine Leupe

Publié le – Mis à jour le

Magazine L’enfant est curieux et l’est de plus en plus en grandissant. Entre 3 et 4 ans, la curiosité de l’enfant est décuplée.Il a toujours aimé manger des carottes et l’a toujours fait sans poser de questions. Puis un jour, il les regarde, regarde ses parents et demande : « Pourquoi les carottes sont oranges ? » Pas facile. En tant que parent, vous avez bien une idée, mais vous n’êtes pas sûr et êtes encore moins prêt à l’expliquer. Bien qu’un enfant est de nature curieuse, entre trois et quatre ans, il peut l’être davantage. « À cet âge-là, il réalise qu’il ne comprend pas tout ce qui se passe autour de lui », souligne la psychologue clinicienne Soline d’Udekem. Il s’interroge pour deux raisons : « Soit l’enfant est stressé et cherche à être rassuré, soit l’enfant est tout simplement curieux. » Dans le premier cas, en tant que parent, grand frère ou grande sœur, il est facile de comprendre que l’enfant cherche des réponses pour être apaisé. Cela se perçoit notamment dans la manière dont il pose sa question.

Il arrive également que votre petit bout ait plusieurs fois la même interrogation. « Souvent, c’est un signe que l’enfant n’a pas compris la réponse », continue la psychologue, spécialiste des enfants et adolescents. Il est donc important de prendre du temps pour y répondre. L’enfant se sentira apaisé par la suite. En tant que parent, il est important de ne pas négliger la réponse. Et dire « je ne sais pas » est finalement une réponse. « Dans ce cas, l’adulte peut proposer à son enfant de chercher avec lui, par exemple sur internet, la réponse. »

Questions gênantes

Qu’un enfant pose une question gênante est loin d’être une exception. Il pose des questions sans limite, sur tout et sans filtre. « Mais il faut quand même y répondre. Le parent peut le faire à travers un support (livre, internet…) s’il ne se sent pas assez à l’aise. » Certains optent pour une non-réponse ou une réponse inventée qui n’a pas de sens, c’est alors une manière de rendre idiot son enfant.

À l’approche de la Toussaint, les petits bouts peuvent être préoccupés par la mort. Il est souvent difficile de trouver les mots justes pour en parler. Jusqu’à 5 ans, un enfant a du mal à comprendre que la mort est quelque chose de définitif. « Il faut donc lui expliquer simplement qu’elle n’est pas réversible, qu’elle fait partie d’un cycle de vie. Que c’est pareil pour les animaux ou même les plantes. » Encore une fois dire qu’on ne connaît pas la réponse, comme pour la question « qu’est-ce qu’il y a après la mort ? », n’est pas grave. Dans ce cas, cela peut être intéressant d’imaginer avec lui ce qu’il pourrait se passer après la mort.

© DR

Un conseil : « Lorsqu’on parle de la mort avec un enfant, une bonne idée est d’éviter d’utiliser les mots : s’envoler, quitter, s’endormir… L’enfant pourrait avoir peur d’aller dormir et de ne plus se réveiller. » Au-delà du fait de ne pas savoir, un adulte n’a peut-être tout simplement pas envie de répondre parce qu’il a passé une dure journée. « Dans ce cas, il faut le dire qu’on n’est pas d’humeur, qu’on est crevé et proposer d’y répondre demain. L’adulte peut noter sur un papier les questions que se pose l’enfant et y répondre plus tard », conseille Soline d’Udekem. « Cela les sécurise de savoir qu’on y répondra. »

Pas de « pourquoi » sur les consignes

Bien que l’enfant soit curieux et ait besoin de réponses, il est aussi très intelligent. Il va parfois poser des questions en continu pour voir les réactions et notamment jusqu’où il peut aller avant que le parent ne s’énerve. Dans ce cas, il le teste. Souvent ce genre d’action a lieu lorsqu’il s’agit d’une consigne. Petit exemple : c’est l’heure d’aller au bain et l’enfant demande : « Pourquoi je dois prendre mon bain ? » Dans ces cas-là, le mieux est de répondre : « Parce que je te le demande. » Et en parler après coup, si la règle est respectée. Durant le repas, après le bain, l’adulte peut expliquer à son enfant pourquoi il doit se laver.

Il ne faut jamais négliger les réponses aux questions des enfants. Lui expliquer les choses de manière courte et simple reste la meilleure solution. Éviter de le prendre pour un idiot en répondant par exemple que « les bébés naissent dans les choux ». Il risque de ne pas comprendre et d’intégrer quelque chose de faux. Dire la vérité reste le meilleur choix à faire.

Justine Leupe

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