Article paru dans « Femmes d’aujourd’hui », le 24 avril 2020. Pour accéder à l’article, cliquez ICI.
Pourquoi vous devriez accepter de vous ennuyer pendant ce confinement?
Entre le télétravail, les enfants, votre vie de couple… pas le temps de vous ennuyer. Pourtant, cette activité est bonne pour votre esprit. Alors si vous avez un petit moment de pause devant vous, pas besoin de vous lancer dans une leçon de tricot pour débutant directement, profitez. Et ennuyez-vous!
Le confinement ne fera pas de vous quelqu’un de meilleur. En ce sens, ne vous forcez pas à faire mille et une activités parce que vous voyez sur les réseaux sociaux que votre voisine s’est mise au yoga, votre ami d’enfance a commencé le piano et votre moitié est devenue un vrai chef coq. Laissez-vous vivre!
QU’EST-CE QUE L’ENNUI?
Lorsqu’on parle d’ennui, on a directement une image d’un enfant tournant en rond et répétant la phrase: « Je m’ennuie… Qu’est-ce que je peux faire? », mais sachez qu’un adulte ressent également ce sentiment. « L’ennui, c’est lorsqu’on a envie de faire quelque chose de sympa, qui nous stimulera, une activité satisfaisante, mais qu’on ne trouve pas laquelle faire », explique Soline d’Udekem, psychologue clinicienne et psychothérapeute systémicienne. Notre cerveau travaille, réfléchit et devient alors créatif.
S’ENNUYER N’EST PAS MAUVAIS
Au-delà de permettre la créativité, l’ennui pousse également à créer du lien social. « En période de confinement, on va alors proposer à quelqu’un un Skype, un appel… ». C’est donc un excellent moyen de garder contact avec son entourage.
Effectivement, s’ennuyer n’est pas quelque chose de mal. « À l’inverse, si une personne est ‘sur-stimulée’ et fait des activités en permanence, dès qu’elle s’ennuiera, cela sera insupportable pour elle. Elle aura une sensation de vide, voire même de tristesse ». Il est d’ailleurs très important d’apprendre à s’ennuyer. « Un enfant qui a appris à s’ennuyer quand il était petit aura plus facile à s’embêter en étant adulte. C’est vraiment super important d’apprendre à un enfant de s’ennuyer, en lui disant par exemple d’aller jouer dehors et qu’il tourne un peu en rond. Et puis surtout, ne pas lui proposer d’aller se mettre devant la télé au premier ‘je m’ennuie’, ni même de directement jouer avec lui. Il trouvera finalement trois morceaux de bois et commencera peut-être la construction d’une cabane ». À l’âge adulte, l’ennui sera alors perçu positivement. Et pourra par exemple entraîner la création de projet à court ou moyen terme.
ATTENTION, ENNUI NE VEUT PAS DIRE FLEMMARDISE
L’ennui peut être néfaste lorsqu’il dure et ne débouche sur rien. « Il est moins positif si la personne n’a envie de rien faire et ne veut pas bouger, sur une longue période ». Bien sûr le caractère de chacun a une certaine influence sur cette sensation ennuyeuse. « Quelqu’un d’énergique trouvera plus facilement quelque chose à faire. Ou si l’on est crevée par exemple, on va également moins vite trouver une activité satisfaisante. Si l’ennui survient une à deux fois par semaine pour un adulte, c’est très bien. Si c’est 3h tous les jours, ça devient problématique ». Si une personne se lève et n’a jamais d’objectif, il y a des questions à se poser. « Il en est de même si elle a envie de faire quelque chose mais qu’à chaque fois la flemmardise prend le dessus et qu’il y a un vrai manque d’énergie pour entamer un projet ».
L’ENNUI EST PLUS FRÉQUENT EN CONFINEMENT
« Chez les enfants, c’est certain, ils s’ennuient davantage que d’habitude. Pour les adultes, peut-être, principalement chez ceux qui sont au chômage par exemple. Mais ce n’est pas grave. Le mieux est d’avoir un programme, même si l’on ne travaille plus, et d’y glisser des moments où on ne fait rien ». De ces instants de « pause » découleront certainement des activités que vous avez réellement envie de faire pour vous et pas parce que les autres le font.
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