Pour parents
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Le « time out »

Voici un super article qui résume ce que disent les recherches scientifiques à propos des punitions, dont le fameux « time out ».

Je le partage car il y a deux paragraphes qui me semblent essentiels à connaître si un parent décide de mettre en place le « time out » avec son enfant :

Le « Time Out«  consiste à mettre à l’écart l’enfant en le plaçant dans un environnement moins stimulant et ce, pour une période déterminée, connue de l’enfant (visualisable par exemple avec un timer) afin de réduire les comportements considérés comme inadaptés, tels que l’agression, la désobéissance ou le non-respect des règles. Le time-out prive donc l’enfant de tous les renforcement positifs (ou récompenses) habituels de son environnement, comme le simple fait d’être en présence d’autres personnes, de recevoir de l’attention de la part des parents ou des pairs, ou de participer à une activité ou à un jeu.

3 situations dans lesquelles l’utilisation du time-out est appropriée :

  • comportement inapproprié à un taux élevé d’hostilité comme par exemple l’agression physique ;
  • mise en sécurité comme par exemple, lorsqu’un enfant s’enfuit constamment dans la rue ;
  • lorsque les comportements parentaux sont totalement inefficaces.

Règles pour le mettre en place :

Premièrement, l’enfant doit toujours être averti que le time-out peut être utilisé lorsqu’un comportement inapproprié survient. Les comportements ont préalablement été identifiés par les parents, souvent aidés par un professionnel spécialisé, verbalisé à l’enfant, et la raison de la mise au time-out est aussi toujours expliquée clairement à l’enfant ainsi que sa durée (rendue visible par exemple avec un timer). Les instructions verbales sont théoriquement préférables à une action physique pour conduire l’enfant en time-out. Elles ne donnent pas l’exemple d’un comportement agressif, responsabilisent l’enfant et impliquent moins d’attention de la part des parents (MacDonough & Forehand, 1973).

Deuxièmement, le lieu doit être choisi de manière à être peu stimulant : les différents programmes recommandent de placer l’enfant sur une chaise ou une marche d’escalier, à distance des renforçateurs (des feedacks), mais de telle sorte que le parent conserve la possibilité de le voir.

Troisièmement, la durée du time-out : des études ont examiné l’impact de différentes durées sur le comportement ultérieur de l’enfant. Leurs résultats montrent que l’effet positif du time-out sur le comportement se produit au cours des premières minutes (Kazdin, 1972 ; Kazdin & Rotella, 2013). Il est donc recommandé que le time-out n’excède pas 5 minutes. Maintenir l’enfant plus longtemps en time-out n’a aucun effet sur le comportement. Au-delà, il y a un risque que le parent se trouve en difficulté pour faire respecter une durée supérieure.

Quatrièmement, l’âge de mise en place du time-out qui est un dispositif particulièrement adapté aux enfants âgés de 3 à 8 ans (Dadds & Tully, 2019). Certes, si le PCIT, par exemple, dispose de différents modules allant de la naissance à 12 ans, la stratégie de time-out n’est enseignée néanmoins aux parents qu’à partir du module 3-6 ans. En outre, des organisations internationales, telles que l’Australian Association for Infant Mental Health et Zero to Three, ont suggéré que le time-out est inapproprié et inefficace pour les enfants de moins de 3 ans.

Enfin, le time-out prend fin lorsque l’enfant reste calme pendant le temps énoncé et qu’il accepte d’obéir à la demande initiale ou de s’excuser. S’il refuse, il se voit de nouveau placé en time-out. Celui-ci se termine lorsque l’enfant est calme et qu’il accède à la demande du parent.

C’est alors l’occasion pour le parent de renforcer positivement le comportement souhaité en le félicitant et en exprimant sa satisfaction, ce qui augmente la probabilité de voir l’enfant choisir le comportement souhaité (se conformer à la demande initiale) plutôt que le comportement indésirable. 

L’article complet : https://www.anae-revue.com/2023/04/28/parentalit%C3%A9-pratiques-%C3%A9ducatives-et-punitions-que-disent-les-recherches-scientifiques-g-maigret-%C3%A9-gentaz/